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Libération
Critique

«Festen» mis en pièce

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publié le 19 juillet 2002 à 0h27

C'est une scène de famille. Une vieille famille que l'on imagine être de ce vieux pays qu'est la Pologne puisque le (jeune) metteur en scène est polonais bien que la pièce Festen s'inspire du film signé par le Danois Thomas Vinterberg dont elle reprend le titre et le scénario signé par le cinéaste et Mogens Roukov. Un scénario un peu adapté pour le théâtre et fondé sur une vieille scène, celle de l'inceste.

Une (s)cène de famille donc, autour du père, Helge (interprété par l'un des grands acteurs polonais, Jan Peszek), dont on fête l'anniversaire. Arrière-petits-enfants, frères et soeurs (accompagnés ou pas de leurs amants, amantes), tantes, grands-parents sont là. A l'exception de Linda, la soeur jumelle de Christian (Andrzej Chyra), dont on comprendra bientôt qu'elle s'est suicidée. C'est la culpabilité engendrée par ce suicide qui fait remonter son frère aux sources d'une autre culpabilité : tous ces jours meurtris de l'enfance où le père, avant d'aller nager, convoquait dans son bureau Christian et Linda, les faisait se déshabiller et les violait tour à tour. Un jour, la mère surprit son mari en train de polluer les cheveux de son fils, il lui hurla de fermer la porte, elle la ferma. Et se referma ce secret de famille pour de longues années. Un étouffoir avec au bout l'explosion d'un couvercle à laquelle nous allons assister.

Tout le monde débarque comme chez Tchekhov, embrassades, retrouvailles, excitation nerveuse. Puis on passe à table. Une bonne quinzaine de couverts s