Sur scène, ils sont habillés comme à la maison, T-shirt anonymes et jean universel. Pour eux, le show c'est uniquement leur musique, baptisée samba rock ou samba soul selon: de la samba et de la bossa nova mitonnées à la sauce rhythm'n'blues et jazz. Une sorte de pop éclatée menée tambour battant par un trio de jeunes papys percussionnistes miraculeusement ressuscité après une disparition d'un quart de siècle. Nereu Gargalo, Luiz Carlos Fritz Escovão et João Parahyba sont dans l'ordre «o negro, o mulatro é o branco» (le Noir, le métis et le Blanc), disent-ils pour moquer ce casting involontairement couleur Brésil. Les trois compères soulignent que le racisme est encore persistant dans leur pays «métissé». Leur cadence décalée rythme des chansons ironiques, parfois féroces, lascives quand on sait que leur nom de groupe désigne argotiquement les cuisses des filles dévoilées par les minijupes, mocotó.
Avec Jorge Ben. Trio Mocotó est né avec la minijupe, année 69. Quand Jorge Ben leur demande de l'accompagner sur ses premiers disques dont le premier, Jorge Ben, qui donne le planétaire Pais Tropical. «Il avait une façon particulière de jouer la samba. Ce n'était pas de la samba traditionnelle», raconte de sa voix douce João Parahyba, longs cheveux noués dans le dos, porte-parole improvisé du groupe, originaire de São Paulo, quand les deux autres viennent de Rio. «Nous jouions séparément au Jogral, un club de São Paulo, dit-il. Moi, j'accompagnais le piano avec ma bateria de bolso