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Libération

Les librairies Kiepert, institution berlinoise en péril

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La chaîne dépose le bilan après une tentative d'expansion.
publié le 22 juillet 2002 à 0h28

Berlin correspondance

Chez Kiepert, on trouve tout. «Depuis le hardcover [les livres à couverture rigide] jusqu'au software.» Depuis mercredi dernier, il n'est plus du tout certain que les Berlinois trouvent encore quoi que ce soit dans cette chaîne de librairies au capital familial. Andreas Kiepert, qui dirige l'entreprise fondée par son grand-père en 1912, vient d'annoncer à ses 230 salariés qu'il a dû déposer le bilan. Pour Berlin, c'est un cataclysme. Comme si Gibert et l'Arbre à lettres annonçaient conjointement leur fermeture.

Référence. Au sein de la maison, la situation était connue depuis longtemps. Mais rien n'avait filtré. Comme l'explique Sabine Zimmer, secrétaire générale du syndicat Ver. di pour le secteur des librairies : «Nous avons d'abord essayé de trouver des solutions avec la direction pour éviter le pire.» Jusqu'au jour où il a fallu se rendre à l'évidence. Kiepert n'a plus un sou en caisse. Dans la panique, Kiepert a envoyé soixante-cinq lettres de licenciements et annoncé la vente de deux de ses neuf filiales. «Le plus terrible, raconte un employé, c'est que je ne retrouverai jamais une aussi bonne place.» Car Kiepert n'était pas un supermarché du livre. Installée au coeur de Berlin ouest, près de la place Ernst-Reuter, la plus grande librairie Kiepert, ouverte en 1956, était fréquentée par le quidam, mais aussi par les étudiants. En dehors des petites librairies indépendantes spécialisées, «Kiepert était le seul endroit où l'on pouvait trouver de la lit