Chalon (Saône-et-Loire)envoyé spécial
Les arts de la rue seront-ils les laissés-pour-compte du budget culturel à venir ? La tenue, ce week-end, du festival de Chalon-sur-Saône était l'occasion de sonder l'état d'esprit général sur cette question. Pour Pierre Layac, à la tête du festival avec Jacques Quentin, le débat est désormais posé : «La culture en général doit travailler sur la fracture sociale. Les arts de la rue en sont un formidable outil : l'artiste est au centre de la ville dans une proximité réelle avec le public. Mais, au regard de l'audience considérable des arts de la rue, les aides sont trop maigres. Le ministre parle de fracture culturelle, il doit apporter des solutions.»
Soft.Le festival «Chalon dans la rue» n'est pourtant pas l'institution la plus menacée par le nouveau locataire de la rue de Valois. Quentin et Layac travaillent depuis de longues années main dans la main avec le maire de la ville, Dominique Perben, récemment promu garde des Sceaux musclé. L'Abattoir, le lieu de fabrique de la ville, a multiplié les sorties d'ateliers sur le parvis de Beaubourg en collaboration avec le centre Pompidou, et son ex-président, Jean-Jacques Aillagon, était d'ailleurs présent hier dans la bourgade de Saône-et-Loire. Bref, tout est fait pour que ce rendez-vous annuel soit aussi soft que possible. La présence policière y est pour le moins visible, un campement médicalisé est organisé en centre-ville pour les éventuels routards et le festival off n'accueille pas plus