Menu
Libération
Critique

Le Che n'a jamais cessé de mitrailler

Article réservé aux abonnés
publié le 23 juillet 2002 à 0h28

Ernesto Guevara de la Serna, plus connu sous le surnom de Che Guevara, a toujours été un aficionado de la photographie. Sur un de ses clichés pris en 1950, alors qu'à 22 ans il est étudiant en médecine, on le voit harnaché comme un chevalier, casque et visière compris, sur la selle d'un vélo amélioré par un petit moteur à essence, prêt à caracoler aux quatre coins de son pays, l'Argentine. A son bras gauche pendouille une sacoche qui contient un appareil. En 1953, à La Paz, il consacre quelques lignes du journal de son deuxième voyage à travers l'Amérique latine à l'exposition de Gustavo Tolincheri. En 1955, Guevara gagnera sa vie à Mexico comme photographe de rue. En 1959, juste après la victoire de Fidel Castro et de ses hommes, Tomas Gutierrez Alea, le futur réalisateur de Mémoires du sous-développement et de Fraise et chocolat, tourne Jeune Rebelle dans la sierra. Guevara déboule aussitôt avec un appareil en sautoir. En Bolivie, durant la fatale campagne de 1967, alors qu'il a d'autres problèmes à régler, il évoque dans son journal des portraits qu'il a faits de paysans.

Tour du monde. Cette passion pour la photo est illustrée en ce moment par l'exposition Che Guevara photographe. Elle a été montée à Valence en Espagne, a voyagé en Argentine et à Montevideo en Uruguay puis elle a abordé Montpellier. On y voit de tout, des images prises en 1955 au Mexique, photos de campagne humide autour de Vera Cruz, de traversée tumultueuse sur un petit ferry, de cathédrales à Campeche,