Un camion lancé à toute vitesse sur une route d'Afrique. Du sable à perte de vue et la chaleur, insoutenable. Dans la cabine exiguë, quatre hommes en cavale, qui viennent de dérober un chargement d'or.
Testostéroné. Des visages burinés ruisselants de sueur, des hommes à moitié nu brandissant de gros calibres... Pour ses débuts au cinéma, Louis-Pascal Couvelaire voulait un film d'action, un vrai, débordant de testostérone. Explosions, accidents, fusillades... A mi-chemin entre le Salaire de la peur et Duel, le scénario, plus mince que du papier à cigarette, n'a ni le souffle, ni la tension des oeuvres de Clouzot et de Spielberg. Sueurs n'est qu'un long clip ennuyeux, entrecoupé de quelques pathétiques touches d'humour.
Les dialogues, rythmés par des «merde, putain, nique sa race, enculé», sont d'une pauvreté rare et les personnages bien creux. Le beau gosse narcissique (Sagamore Stévenin) astique son flingue avec une application qui laisse perplexe. Le gamin paumé (Cyrille Thouvenin) affiche toujours le même sourire niais et débite des blagues idiotes. Tout en biceps et pectoraux, Jean-Hugues Anglade frôle le ridicule en méchant peroxydé, obligé de faire un (mauvais) jeu de mot chaque fois qu'il dégaine.
Bête à pleurer. Certes, les couleurs claquent et certains cadrages voudraient faire illusion. Mais à force de multiplier les effets de style (contre-plongées, flous, gros plans, bruits de pas amplifiés), le film devient indigeste. Sueurs se termine sur une phrase, bête à pleurer