Avec 90 000 visiteurs en trois semaines pour une centaine de manifestations, dont 90 à entrée libre, l'édition 2002 du Festival de Radio-France et Montpellier, qui s'achève fin juillet, aura été un succès. Comme toujours, René Koering a su équilibrer soirées symphoniques ou de chambre et oeuvres lyriques à découvrir, comme le Harry Janos de Kodaly et les Fées du Rhin d'Offenbach, données mardi en création mondiale. Sans oublier une section électronique intitulée Tohu Bohu, proposant Mad Professor, Smith & Mighty et Kenny Larkin de Detroit, aux jeunes venus également pour les Plages sonores.
Mais ce que l'on retiendra de cette édition, c'est le Rinaldo dirigé par René Jacobs ce week-end à l'Opéra-Comédie. Coproduit avec le Festival d'Innsbruck et le Staatsoper de Berlin, ce spectacle musicalement remarquable a néanmoins choqué une partie du public, sifflant la mise en scène, les costumes et les décors de Nigel Lowery et Amir Hosseinpour, faisant signe à l'actualité du Moyen-Orient.
Big Jim et missiles. A chaque début d'acte, le rideau se lève sur un Big Jim ou une Barbie géants et armés, se détachant d'un fond rouge. On pense aussitôt au Peter Sellars de Nixon in China, mais également de Theodora, pour la gestuelle empruntant autant à la tradition baroque qu'au langage des sourds-muets, et pour ce surgissement de moniteurs vidéo sur scène, accompagnés d'une équipe télé. On pense également à Christoph Marthaler, pour les posters touristiques et le kitsch tilleul mauve d'un minar