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Libération
Interview

«Le papier devient comme une peau»

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publié le 29 juillet 2002 à 0h31

Lancée en mai dernier et conjointement organisée par le ministère français des Affaires étrangères (via l'Association française d'action artistique, AFAA) et par le ministère de la Culture de la République tchèque, «Bohemia Magica, une saison tchèque en France» propose, jusqu'en décembre, quelque six cents manifestations, toutes disciplines confondues : cinéma, littérature, théâtre, danse, art... C'est dans ce vaste cadre, et plus précisément dans les Temps forts de cette saison, que s'inscrit l'exposition l'OEil éphémère, oeuvres de Jiri Kolar et Adriena Simotova, deux artistes clefs de la scène artistique tchèque de la seconde moitié du XXe siècle. Ils sont ici montrés l'un à côté de l'autre, en deux expositions personnelles distinctes mais parfaitement complémentaires, puisqu'ils furent tous deux dissidents, qu'ils ont principalement travaillé le papier et qu'ils ont basé leurs démarches sur les notions de mémoire et de profonde intériorité.

Composé d'une centaine de pièces, datées de 1952 à 1990, l'ensemble consacré à Jiri Kolar (né en 1914 à Protivin, en Bohème du Sud) prend le parti de la rétrospective et passe en revue ses multiples pratiques du collage, «confrontage», «prollage», «rollage», «froissage», «collage à franges» et autre «chiasmage» ­ qui juxtaposent ou superposent des objets du quotidien, des images diverses et, surtout, ces fragments de texte imprimé qui ont fait son image de marque.

L'exposition d'Adriena Simotova (née à Prague en 1926) regroupe, elle, de