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Et si la mandoline redevenait in ?

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L'instrument délaissé a suscité un festival à Ajaccio.
publié le 30 juillet 2002 à 0h32

Trois jours durant, la première édition d'Au son des mandolines aura tenu la gageure, en plein Ajaccio estival, de révéler aux néophytes un instrument très ancien, conservant de beaux restes et s'ouvrant, peut-être, quelques beaux jours devant lui. Petit instrument à cordes apparu il y a bien longtemps, la mandoline, descendante directe de l'oud arabe dans sa forme actuelle, a connu son heure de gloire en Italie, de la fin du XVIIe jusqu'au début du XXe siècle. De ces jours fastes, il reste quelques vibrants hommages signés Bizet ou Verdi, et surtout le titre, malgré tout peu prisé, de «championne de la mélancolie».

Réhabilitation. «La mandoline souffre du complexe de l'instrument délaissé», résument Olivier Chabrol et Jean-Paul Arnardi, organisateurs du festival. C'est par hasard que les deux musiciens se sont vaillamment lancés dans cette opération de réhabilitation. «En 2000, en montant à Béziers et à Perpignan le projet Global mandoline, on s'est rendu compte qu'à chaque fois le public était surpris et séduit par le son de l'instrument. D'où l'idée d'en faire quelque chose d'un peu plus ambitieux et cohérent, d'où le festival.» Avec Ajaccio comme capitale de la reconquête. Car, en Corse, la mandoline a réussi à survivre jusqu'à nos jours, notamment dans l'accompagnement des chants polyphoniques.

Pour convaincre, les organisateurs ont commencé par sillonner l'île en camion, la semaine précédant les festivités. A bord, zélés prosélytes, divers mandolinistes du cru. Dont Ange