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Libération
Critique

Seun Kuti, si fils de Fela

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publié le 1er août 2002 à 0h34

Il s'appelle Seun Anikulapo Kuti, il a 19 ans et il est l'un des fils de Fela, «l'Homme-qui-porte-la-mort-dans-son-carquois». Seun célébrera demain soir sur la scène du Mondial, théâtre de l'Expo 02 à Yverdon (Suisse), la mémoire de son père, mort le 2 août 1997 après une vie consacrée à la cause de l'afro-beat et à la lutte politique. Cinq années ne sont pas venues à bout de l'héritage du musicien africain de référence : son catalogue, entièrement réédité, alimente un flot de remixes, un livre sur lui vient de sortir, Fela le Combattant (1). Quant à ses fils, ils interprètent, chacun à sa façon, son héritage.

On connaissait l'aîné, Femi, depuis 1984, l'année où il remplaça au pied levé son père emprisonné. Très vite, il relevait le challenge : revendiquer sa propre créativité. Le succès de Bang Bang Bang lui a donné raison. Mais, depuis 1997, on parle de plus en plus du cadet, Seun. Jusqu'ici, celui-ci n'avait guère pour lui que son aisance d'enfant prodige et la ressemblance qui faisait de lui, moulé dans des ensembles de satin vert altiers, un clone de son père. Au concert des funérailles, en 1997, les visiteurs le découvraient en compagnie d'Egypt 80, le groupe de Fela, chevauchant le groove satanique.

Mais ce qui enchante les uns ­ son mimétisme ­ exaspère les autres. «Il ne fait aucun doute que Fela ne voulait pas qu'un de ses enfants l'imite», juge l'auteur de Fela le Combattant. Depuis, les pro-Femi et les pro-Seun s'entre-déchirent, et l'on vous somme de choisir votre