Au départ, on attendait Diana Krall. Inauguration d'autant plus symbolique pour la vingt-cinquième édition du festival de jazz de Marciac, que la blonde Canadienne, désormais élevée au rang de vedette universelle depuis qu'elle chante les mélodies composées par Clint Eastwood, n'est jamais parvenue à s'imposer vraiment dans le bastion jazzy gersois. «Trop distante» pour certains, «trop show-biz» pour d'autres, Diana Krall payant en fait le prix de ses appréhensions (elle n'est pas «froide», elle est timide) et surtout son refus de céder à la démagogie derrière laquelle certaines de ses consoeurs, parmi les plus populaires en ce même lieu, dissimulent de fâcheuses carences créatrices.
Quoi qu'il en soit, le débat entamé lors de la première apparition de la dame sous chapiteau marciacais, et poursuivi, voire envenimé, l'an dernier, sera momentanément suspendu cet été. Frappée par un deuil familial (la perte de sa mère), Diana Krall a finalement préféré renoncer à se produire dans le chef-lieu du magret. Dommage. On aurait tant aimé l'entendre interpréter Love Letters, l'un de ses derniers succès, à quelques jours seulement du vingt-cinquième anniversaire de la mort de son royal créateur : Elvis Presley.
Pour remplacer l'absente, les organisateurs ont choisi de faire appel à une autre pianiste-vocaliste hautement réputée, qui, elle non plus, n'est pas du genre à en rajouter dans la familiarité scénique, mais dont l'âge canonique fait l'unanimité : Shirley Horn. La parade ne manqu