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Libération

Le Louvre sort Ingres des cartons

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Exposition de deux projets de vitraux exécutés par le peintre.
publié le 8 août 2002 à 0h37

Le 13 juillet 1842, l'histoire de France bascule en même temps qu'une voiture. Le prince héritier, Ferdinand, âgé de 31 ans, vient d'entrer dans Neuilly, il se rend au palais royal, quand ses chevaux s'emballent. Rue de la Révolte, le prince est violemment éjecté de sa calèche, blessé à mort. D'inclination libérale, Ferdinand est très populaire quand son père, Louis-Philippe, se voit très contesté. Certains pensent même qu'en évitant les dérives autoritaires de la monarchie de Juillet, il aurait pu la préserver. Frappée de douleur, la reine Marie-Amélie obtient de Louis-Philippe l'érection d'une chapelle à l'endroit de la petite épicerie où leur fils avait été transporté avant de succomber à ses blessures. Le roi confie la décoration des vitraux à Jean-Auguste-Dominique Ingres, qui a alors 62 ans. «Tous les vitraux de la chapelle d'Orléans devront être confiés à M. Ingres, d'après les ordres du Roi, qui, dans cette douloureuse circonstance, s'adresse moins encore à l'admirable talent du peintre qu'à ses sentiments bien connus pour le prince que nous pleurons.»

Nécropole. Ingres avait terminé, trois mois plus tôt, un très beau portrait du prince en grand uniforme de général, dont la réplique se trouve au musée de Versailles. Un an après l'accident, le roi lui commanda une nouvelle série de vitraux pour décorer la chapelle royale de Dreux, où Ferdinand avait été inhumé, dans la nécropole de la famille d'Orléans.

Manufacturés par Sèvres, les vitraux sont toujours visibles à Dreux