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Critique

Blois dévoile son garde-meuble

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publié le 10 août 2002 à 0h38

Comment montrer ce qui n'est pas ? En l'occurrence, le mobilier en place au XVIe siècle à la cour de Valois, qui a presque entièrement disparu. L'art décoratif a été trop soumis aux caprices du goût pour laisser subsister les meubles d'un François Ier passés de mode. Il n'est guère qu'en Angleterre qu'il reste possible de trouver des ensembles mobiliers de l'époque préservés in situ. Souvent, dans les châteaux de la Loire, comme précisément celui de Blois, la vision de la Renaissance proposée au visiteur est en réalité une reconstitution du XIXe siècle.

Reproductions. Avec intelligence, l'exposition ne va pas contre cette disparition et ne prétend pas montrer le mobilier des Valois dans sa disposition originelle. Mais elle suggère, simplement et finement, le décor des châteaux royaux à l'aide de peintures ou autres reproductions d'intérieurs, de tapisseries, broderies et d'une vingtaine de meubles. Autrefois, ces ensembles étaient mobiles. Tapisseries, panneaux de cuir, literie, coffres : les «meubles meublants» précédaient le monarque qui se déplaçait de château en château, quand il ne partait pas à la guerre avec tout ce fatras. Ne restaient sur place que les énormes dressoirs, les bibliothèques ou certains meubles d'apparat.

Par-dessus tout, l'exposition veut montrer combien la Renaissance vivait entourée de la vivacité des couleurs. Les murs, les sièges, les lits ou bien les tables n'étaient pas présentés nus, mais recouverts de tentures bariolées, en soie, lin, laine ou c