Saint-Malo envoyé spécial
La douzième édition de la Route du rock restera dans les annales, pour deux raisons. D'abord, une météo calamiteuse qui a transformé le fort de Saint-Père, d'ordinaire si confortable, en véritable ring de catch tropical. De mémoire malouine, jamais le festival n'avait affronté une telle avanie. Ensuite, la programmation, d'un niveau général élevé, qui est parvenue à redresser la barre d'une rencontre tentée par les sirènes médiatiques. L'an dernier, l'association organisatrice Rock Tympans, en programmant Yann Tiersen, Muse et Goldfrapp, avait assuré la billetterie mais délaissé l'esprit frondeur qui l'animait depuis ses premiers concerts à Rennes. Avec Archive, DJ Shadow, Black Rebel Motorcycle Club ou Suede, la Route du rock n'avait cette année rien d'un radio-crochet, mais affichait néanmoins un parti pris plus inventif.
Effet d'hypnose. Une allure de petite frappe, un créneau musical à la croisée des chants cosaques et des Doors, un charisme de navet, offrent a priori à The Coral une place de choix parmi les dix groupes les plus surestimés de la pop anglo-saxonne. C'est le sentiment qui prévalait vendredi lorsqu'ils ont rejoint la scène. Après deux titres en tour de chauffe, la clique s'avère pourtant d'une étrange efficacité. En dépit de leur jeune âge, ces six Britanniques originaires de Liverpool ont rapidement attiré l'attention du public, déliant d'interminables mélodies imbriquées, jouant d'un effet d'hypnose sans équivoque, n'hésitant pas à