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Libération

Ultime collage pour Jiri Kolár

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Proche du surréalisme, l'artiste tchèque est mort à 87 ans.
publié le 13 août 2002 à 0h39

Jiri Kolár est mort à Prague avant-hier soir. Il avait 87 ans. Il est revenu vivre et mourir dans son pays natal, où il s'était réinstallé il y a trois ans. Naturalisé français en 1984, l'artiste tchèque vivait à Paris depuis le début des années 80. La période précédente, il avait été à plusieurs reprises inquiété par les autorités communistes, notamment après avoir signé le manifeste pour les droits de l'homme connu sous le nom de Charte 77.

Né le 24 septembre 1914 à Protivin, en Bohême du Sud, il est d'abord attiré par le surréalisme. Sa formation autodidacte le conduit à s'intéresser aux icônes de la culture citadine, ce qui l'amène bientôt à inventer une forme poétique originale. Le collage devient son mode privilégié d'expression. Il s'en explique dans un Dictionnaire des méthodes et présente sa première exposition personnelle à Prague en 1937. Au début des années 40, il publie, dans cet esprit, un recueil de poèmes intitulé le Limbe. C'est un autre ouvrage, le Foie de Prométhée, qui lui vaudra en 1952 de croupir pendant neuf mois dans les geôles communistes.

«Poésie visuelle.» Dans le sillage surréaliste, il avait adhéré au groupe Quarante-Deux, mouvement d'avant-garde d'artistes tchèques. Au cours des années 60, même avant l'arrivée des chars soviétiques en 1968, il connaît tracasseries et persécutions. Son anticonformisme, son goût pour les expérimentations libres, se retrouvent dans sa manière de mélanger poésie et peinture. La «poésie visuelle» qu'il pratique emprunt