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Libération

Leni Riefenstahl : nouvelle enquête en Allemagne

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publié le 23 août 2002 à 0h43

Pour son centième anniversaire, hier, Leni Riefenstahl a reçu un cadeau explosif : un nouvel avis d'ouverture d'enquête du parquet de Francfort-sur-le-Main pour «négation de l'Holocauste» et «injure à la mémoire de défunts». Le parquet de Francfort a annoncé vouloir donner suite à une plainte déposée par une association allemande de Tsiganes. Rom e.V. avait déposé plainte contre la cinéaste la semaine dernière, après son interview au quotidien Frankfurter Rundschau. Elle y expliquait qu'il n'était rien arrivé aux Roms qu'elle avait fait travailler durant la Seconde guerre mondiale sur le tournage de son film Tiefland, où ils jouaient des figurants «espagnols». En 1940-1942, Leni Riefenstahl avait recruté dans les camps de concentration nazis plusieurs dizaines de Tsiganes qui, leur rôle achevé, avaient été renvoyés dans les camps où plusieurs ont péri. Sitôt après le dépôt de la plainte, le bureau de Leni Riefenstahl a publié un rectificatif assurant que la cinéaste est «aujourd'hui consciente que beaucoup [de Tsiganes] sont morts dans les camps de concentration». Mais Leni Riefenstahl est une spécialiste des déclarations ambiguës sur le sujet. En 2000, à la Foire du livre de Francfort, elle avait qualifié de «mensonges» le fait qu'elle ait employé des Tsiganes pour ce film : «Je pourrais tuer les gens qui propagent cela, tellement je hais ces mensonges», avait-elle lancé. En Allemagne, Tiefland, achevé en 1954, est en vente en vidéo, commercialisé par les éditions de la cha