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Libération
Critique

Mousson d'été, maigre moisson

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publié le 28 août 2002 à 0h46

Surélevée comme un ring de boxe ou un podium de foire, la scène est un lit. Dedans, l'Homme et la Femme endormis. Dessus, l'Autre homme, désenchanté. «Il n'aura pas de spectacle, il n'y en aura plus, puisque j'aime. J'aime nom d'un chien, vous partez en week-end au bord d'un canal qui n'a son nom sur aucune carte, un canal qui doit son nom au bouche à oreille, vous vous dites les brochets, les carpes, la petite friture, rien de tel pour mettre de côté le spectacle et le job et le stress de notre ordinaire, on en reviendra frais comme un gardon, on retournera au spectacle puisque c'est mon job et mon ordinaire, vous partez taquiner le goujon, vous revenez, vous aimez, nom d'un chien c'est trop con.»

Ma Vie de chandelle est un inédit de Fabrice Melquiot, jeune auteur de 30 ans et seul Français de sa génération à être publié aux éditions de l'Arche. Présentée en lecture, dans la foulée de trois courtes répétitions seulement, par Yann Colette, Agnès Sourdillon et Charlie Nelson, tous trois en grande forme (dirigés par Véronique Bellegarde), la pièce restera comme l'une des rares bonnes surprises de cette Mousson d'été. Le rendez-vous, consacré aux écritures contemporaines et animé depuis sept ans à l'abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson par Michel Didym, aura connu une édition fourmillante de rencontres entre artistes d'Amérique latine et d'ici, avec des acteurs excellents souvent déchaînés, mais assez faible en texte.

Télescopage. Ma Vie de chandelle recycle avec efficacité l'