Menu
Libération
Critique

«Donna del lago» d'un autre âge

Article réservé aux abonnés
publié le 29 août 2002 à 0h47

Les versions concerts d'opéras se succèdent. Après Roméo et Juliette, vu par certains comme une opération promotionnelle du couple Roberto Alagna-Angela Gheorgiu, place à la Donna del lago, qui ne semble avoir été programmée que pour permettre au jeune ténor Juan Diego Flòrez de briller à son tour. Sa maison de disques Decca, qui donnait hier une réception en son honneur, n'est certainement pas étrangère au passage, par Salzbourg, de cet opéra de Rossini déjà chanté cet été par Flòrez à Pesaro et à Montpellier.

Grand style. Succédant à ses succès vénitiens (Tancrède et l'Italienne à Alger) et milanais (le Turc en Italie), la Donna del lago témoigne des conditions de travail privilégiées du compositeur durant sa période napolitaine. Bien avant Donizetti et sa Lucia di Lammermoor, Rossini aura la riche idée de s'inspirer d'un poème de Walter Scott (The Lady of the Lake) pour séduire un auditoire déjà au fait des traditions française et viennoise. Le public salzbourgeois, lui, doit imaginer ces paysages écossais évoqués par Rossini, puisque la Donna est donnée en version concert. Dans la fosse, mardi, le superbe Mozarteum est dirigé par Marcello Viotti. De prime abord, on est agréablement surpris par la battue onctueuse, la belle réverbération des cuivres en coulisse, la souplesse du choeur. Karajan n'aurait sans doute pas renié ce Rossini grand style, sauf qu'on n'est plus dans ces années 70 dominées par le son Deutsche Grammophon. Et que, depuis cette époque, un chef comme Ric