Ultime nouvelle production dévoilée à Salzbourg, Die Liebe der Danae était aussi la dernière chance de Peter Ruzicka pour faire oublier sa décevante première édition à la tête du plus grand festival de musique classique de la planète. Parmi les cinq axes de sa politique pour les années à venir, figure la programmation des opéras de Richard Strauss, pionnier de l'aventure salzbourgeoise. Présenté comme une oeuvre posthume, Die Liebe der Danae fut néanmoins montré à Salzbourg du vivant de Strauss à quelques privilégiés, invités à une répétition générale en costumes sous la baguette de Clemens Krauss, le 16 août 1944. Juste avant que «l'état de guerre totale» n'entraîne l'annulation du festival.
Ce n'est qu'en 1952, trois ans après la mort du compositeur, que le festival a présenté cette Danae, rarement montée et enregistrée, car considérée comme mineure en regard des chefs-d'oeuvre de Strauss bénéficiant d'un livret de Hoffmansthal.
Son génial dramaturge disparu, Strauss avait tenté sans succès d'imposer Stefan Zweig pour ce dernier Danae, avant, contraint par les lois nazies, de se rabattre sur le médiocre Joseph Gregor. Pourtant, dès les premières mesures virevoltantes de cette partition servie par la Staatskapelle de Dresde orchestre qui créa nombre d'opéras de Strauss , mercredi soir, c'est l'électrochoc.
Défi. Pendant trois heures fusant de couleurs uniques, cascades de clochettes, volutes de vents et autres cuivres hystérisés par la baguette implacable de Fabio Luisi, fo