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Libération
Critique

La visite d'idées de Ramette

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publié le 31 août 2002 à 0h48

Construit à partir du XVIe siècle par les Gouffier ­ plus précisément, au départ, par Claude Gouffier (grand écuyer d'Henri II) ­, le château d'Oiron, situé au sud des châteaux de la Loire, dans les Deux-Sèvres, fut principalement pensé pour abriter les collections de cette famille de puissants mécènes passionnés d'art. En témoignent encore aujourd'hui, dans différentes parties datées du XVIIe, la grande galerie de peintures murales dans le style de l'école de Fontainebleau, ainsi qu'un magnifique ensemble de boiseries peintes, sculptées et historiées. La Caisse des monuments historiques et la Délégation aux arts plastiques (DAP) ne firent donc que perpétuer la vocation du lieu lorsqu'elles décidèrent, à la fin des années 80, d'y installer des oeuvres d'art contemporain.

Ainsi, depuis 1993, Oiron accueille de façon permanente une collection unique en France, Curios & mirabilia, conçue en fonction du lieu sur le thème des cabinets de curiosités de la Renaissance, et composée de quelque soixante oeuvres. Les découvrir relève un peu d'un Fort Boyard artistique. Dans ce jeu de piste volontairement libre, il faut en effet pousser des portes, monter et descendre grands ou petits escaliers, tomber sur des culs-de-sac, se perdre agréablement pour repérer, ici, l'installation de Lothar Baumgarten qui a recouvert les murs de mots et expressions de Pantagruel ; là, un étonnant ensemble, les Douze Corps en morceaux, de Daniel Spoerri. Des travaux auxquels s'ajoutent, dans d'autres salles