«Jeune juif, ne crois pas ceux qui te mentent. Ceux qui quittent le ghetto ne reviennent jamais. Ne nous laisse pas aller comme des moutons vers l'abattoir ! C'est vrai que nous sommes faibles et sans protection. Pourtant, il n'y a qu'une seule réponse face au crime : résistance !» Une copie de cet appel de 1941, lancé par celui qui deviendra un célèbre poète israélien après la guerre, Abba Kovner, se trouve actuellement présentée au Deutsches Historisches Museum de Berlin, dans une exposition sur la Résistance juive. «Le sujet était peu connu en Europe et, il y a quatre ans, à l'occasion d'expositions sur la Résistance juive à Francfort et dans l'Isère, on a pensé à une exposition aux dimensions européennes, explique Ernst Ludwig Ehrlich, le vice-président d'honneur du B'Nai B'Rith, organisation dont la principale vocation est de transmettre la mémoire de la Shoah.
Rebelles. «Après la guerre, la communauté était dans son ensemble vue comme victime, les héros étaient oubliés, poursuit-il. Ce n'est que dans les années 70, après le procès Eichmann, que les premiers ouvrages sur le sujet ont paru, en Israël.» Cette exposition rend hommage à ces inconnus, notamment aux 60 000 brigadistes juifs combattants dans les armées alliées, aux 40 000 engagés chez les partisans, aux rebelles du ghetto de Varsovie qui, le 19 avril 1943, à 1000 contre 3000 SS, se sont battus en comptant toutes les munitions.
Cette résistance confessionnelle était multiple : information du danger, sauvetage et