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Classe Callas

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Il y a vingt-cinq ans mourait la cantatrice. Film, livres et disques entretiennent le mythe.
publié le 16 septembre 2002 à 1h01

«Fanny Ardant s'est lovée dans le personnage de Maria, mais ne l'imite pas. Elle se rapproche de la sensibilité, mais en gardant la sienne propre. Beaucoup de choses sont absolument là : le côté très direct, la façon de se mouvoir et de s'émouvoir. De paraître très timide et rêveuse, puis, comme tous les timides, de se jeter à l'eau. Il est bien vrai qu'à la fin de sa vie la Callas préférait rester cloîtrée chez elle, à jouer aux cartes avec son valet de chambre», dit Michel Glotz, qui devint ami de la chanteuse dès 1957 et qui fut son directeur artistique de 1961 jusqu'à ses adieux à la scène en 1965. Ces deux-là se téléphonaient chaque jour, et Michel Glotz aime à se souvenir des lettres qu'elle lui envoyait, comme ce mot signé : «Ta Maria, folle, mais pas tellement.»

La première fois qu'il l'entendit, à Naples, au début des années 50, «cette voix de bête fauve qui venait de très loin» se mit à agir sur lui «aussi sûrement que le chant des sirènes sur Ulysse». Partout où elle chanterait, il se rendrait. Même si, plus tard, ils s'éloignèrent l'un de l'autre. Il ne cessait de lui dire : «Pourquoi ne remontes-tu pas sur scène ? Ta voix est là.» Elle lui répondait : «Ma voix est là, oui, mais mes nerfs n'y sont plus.»

Haut-le-coeur. Michel Glotz consacre un long chapitre au charisme et à l'intelligence instinctive de la Callas dans un livre de souvenirs (1). Il éprouve des sentiments mitigés face au déferlement des parutions et commentaires, en ce vingt-cinquième anniversaire de