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Libération
Critique

Lee Hazlewood sort du bois

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publié le 16 septembre 2002 à 1h01

Dans le vocabulaire show-biz, on dit de ce genre de personnage qu'il a tout de «l'artiste ingérable». Façon pudique de laisser entendre que l'on a affaire à un emmerdeur. Du point de vue des instances décisionnaires phonographiques, s'entend. Point de vue qui, on s'en doute, n'est pas forcément celui de l'artiste en question, qu'il s'appelle PJ Proby, John Fogerty ou Chris Whitley, célèbres «trublions» longtemps mis à l'index par l'industrie du disque.

Pourtant, ces trois-là font office de garçons dociles à côté de Lee Hazlewood, cette espèce de yeti de la musique populaire américaine régulièrement réactualisé par de nouveaux groupes ou chanteurs, eux-mêmes sujets à polémique, tels Billy Ray Cyrus, l'ancien Chippendale country, Nick Cave, Lambchop, Lisa Germano ou Calexico. Tous, à un moment ou à une autre de leur carrière, ont interprété l'un de ses titres.

«Potables». Lee Hazlewood a beau affirmer qu'il n'a jamais rien fait d'autre que d'essayer de gagner sa vie en écrivant quel ques chansons «plus ou moins potables» (il en a signé plus de 300), nul doute que le grizzli du Middle West ne se sente flatté de ce culte planétaire (en France, il a été chanté par Petula Clark et Marie Laforêt).

Pour le «grand public», Lee Hazlewood est même l'homme de deux duos à gros potentiel commercial : These Boots Are Made For Walkin', composé pour (et enregistré avec) Nancy Sinatra, et Something Stupid, que Nancy partagera avec Frankie, son papa crooner. Depuis, les deux titres ont été repris