Un journaliste américain l'a affirmé, lors d'une conférence de presse de la Biennale de la danse de Lyon : «l'Amérique latine» est un concept de la «vieille Europe» encore secouée par des velléités colonisatrices. A ce débat, qui anime les discussions du festival Terra latina, les danseurs répondent chaque soir sur les plateaux lyonnais en présentant leur vision de l'Amérique du Sud qu'ils tentent de rendre plus libre, moins violente et moins pauvre. Que six chorégraphes français aient planché sur le regard qu'ils portent sur cette partie du monde, corse l'affaire, la rend plus excitante. Avec sa création les Applaudissements ne se mangent pas, la compagnie de Maguy Marin met franchement les pieds dans le plat. La directrice du centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape (banlieue de Lyon) avait pensé traiter le thème avec drôlerie, pour rendre hommage à l'humour de peuples qui résistent et survivent aux asservissements les plus divers. Mais mi-août, elle a revu sa copie : impossible de rire, le coeur n'y était pas. La pièce s'est alors recentrée sur les rapports entre les êtres, leurs rapports de force.
Grandeurs et misères. Des rideaux bas de gamme en lanières de plastique colorées suggèrent le Sud. Aucune autre touche «folklorique» : grandeurs et misères tiennent dans ces uniques accessoires qui entourent le plateau. Les danseurs sont habillés comme n'importe quel péquin. Le ballet incessant des entrées et des sorties, parfaitement réglé, structure le spectacle. Fai