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Libération
Critique

Bellamy, le reggae venu du ranch

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publié le 19 septembre 2002 à 1h03

A les découvrir comme ça, avec leur dégaine de convoyeurs de bestiaux tout droit sortis du Lonesome Dove de Larry McMurtry, on a du mal à croire que les frères Bellamy sont natifs de la Floride. Un Etat plutôt réputé pour ses alligators, ses moustiques géants, ses séries télé prêt-à-porter et ses rythmes latinos. «Clichés, assure Howard (56 ans), l'aîné à la moustache blanchie sous le Stetson réglementaire, la Floride fait partie du "Sud profond". C'est même l'endroit le plus au sud des Etats-Unis. Et s'il y existe effectivement une forte scène latine, on y trouve parallèlement une grosse scène country.»

Sans oublier les principaux amateurs de celle-ci, les cow-boys authentiques, qui prolifèrent entre Tampa et Tallahassee, le long du golfe du Mexique. C'est là, à Darby précisément («à 40 miles de Tampa», dixit Howard), que l'arrière-arrière-grand-père Bellamy, venu du Mâconnais via la Caroline du Sud, a fondé en 1870 le ranch familial toujours en activité. «Nous continuons d'y élever du bétail, s'enorgueillit David (52 ans), le benjamin du duo, très fier de ses charolais, et c'est également là que notre vocation est née. Notre père grattait le dobro en amateur dans un orchestre porté sur Jimmie Rodgers. Le samedi, ses amis débarquaient et jouaient en buvant du whisky. Il y avait toujours de la musique à la maison.»

A l'extérieur aussi. Car à Darby («plus communauté que ville», remarque Howard), on ne trouve pas grand-chose. Ni magasin, ni bureau de poste, ni même un semblant d