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Libération

L'antishow de Chao

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Rencontre à Barcelone à l'occasion de la sortie de son album live.
publié le 28 septembre 2002 à 1h09

«Le grand amour de ma vie, c'est ma liberté.» Après l'éclatement de la Mano Negra vers 1992, son leader est revenu un temps habiter chez ses parents en banlieue parisienne. Au terme d'une décennie rock échevelée autour du monde, le fils de journaliste-romancier galicien et de mère basque s'est rapproché de ses origines espagnoles. Six ans, il a vécu sans domicile fixe, à raison de quinze jours par ville traversée, de Mexico à Rio, avant la Galice et la Catalogne. Depuis 1998 et son premier album Clandestino, Manu Chao s'est fixé dans le vieux Barcelone. Sa terrasse domine les ruelles serpentant autour de la place Reial. A deux pas, place George-Orwell, le chanteur émerge en plein après-midi, dans son bar de prédilection. «Je craignais le manque de la scène quand le groupe s'est arrêté. En fait, ma drogue c'est le voyage.» A chaque point de chute, des sacs de brouillons éparpillés, bouts de nappe, où Chao esquisse ses chansons : «Une idée, il faut la noter tout de suite.» Son home studio tient littéralement dans un sac à dos : classeur, ordinateur avec console 24-pistes, micro, caméra digitale et banc de montage. C'est sur ces bases qu'il a enregistré avec Renaud Letang ses deux albums, l'écoute se faisant sur une radiocassette. Manu Chao met d'ailleurs son matériel au service des musiciens de rue.

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