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Libération
Critique

La Corée à fleur de peau

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publié le 28 septembre 2002 à 1h09

«Les gens nous appellent l'énergie coréenne, une énergie naturelle dans un monde digitalisé», se plaît à dire Kim Duk-soo. Ce maître du Samulnori (littéralement «quatre-choses-jouer») est l'incarnation de cette «énergie» : un percussionniste de 50 ans, qui pratique son art depuis l'âge de 5 ans, est plus rapide que la lumière, plus précis qu'un ordinateur. Il est l'âme et le coeur d'un des ensembles de percussions les plus performants au monde : le Samulnori Hanullim.

Lorsque Kim joue, assis en tailleur, les yeux des huit autres percussionnistes sont braqués sur lui. Ils suivent au dixième de seconde près ses changements de rythme, ses pauses, ses accélérations brutales et toutes les nuances d'un rythme ancestral. Un petit cri et la formation repart impeccablement dans une autre direction, suivant l'impulsion de son chef charismatique. Les danseurs traditionnels entrent eux aussi dans sa cadence infernale. «Il faut contrôler sa respiration, comme si l'on montait à cheval, explique-t-il. Méditation et respiration sont les deux maîtres mots de cet art. «On ne peut pas mentir dans le Samulnori.»

Renaissance. Kim Duk-soo, qui conduit son ensemble de percussionnistes et de danseurs à Paris, est une figure légendaire en Corée du Sud, où il a participé à la renaissance d'un genre qui puise ses racines dans deux mille ans de culture coréenne. Le Samulnori est à l'origine une musique rituelle de la campagne, accompagnée de danses et d'acrobaties, interprétée par des paysans pour rythme