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Libération
Critique

«Môme Tequila» bien frappée

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publié le 28 septembre 2002 à 1h09

envoyée spéciale à Mexico

«Pour être chanteuse ici, il faut être belle, stupide et sexy» : c'est une chanteuse mexicaine qui le dit. Astrid Hadad, alias «la Môme Tequila» selon le titre d'un film qui lui est consacré, n'est pas une poupée Barbie. Elle préfère accrocher des symboles de l'idéal féminin sur ses robes qui feraient pâlir de jalousie tous les arbres de Noël. Sorte de discrète Nana Mouskouri hors de la scène, elle n'est pas non plus sexy ­ ce qui d'ailleurs ne lui ôte aucun de ses charmes de brune révoltée. Ni stupide, à en juger par les textes acérés qui font la virulence de ses spectacles.

«Tarzan». Dans le petit théâtre du bar restaurant Bodega à Mexico, où elle se produit régulièrement avec ses «Tarzan» de musiciens, Astrid Hadad ravit le public avec son cabaret satirique et politique. Elle met un soin particulier à élaborer des costumes qui sont à eux seuls des décors. Couronnée, à l'instar d'une marque de bière, elle incarne la ville de Mexico, se fait aussi vierge, cactus, Frida Kahlo, diva coiffée d'ananas, monument national dédié aux femmes battues... Son inspiration n'est jamais à cours et elle n'a pas écouté les conseils de sa mère, «grenouille de bénitier», qui lui recommanda de ne jamais toucher à la religion. Astrid Hadad a même écrit une chanson, Corazon sangrante, où elle se débarrasse des cauchemars de son enfance peuplés de Christ sanglants présentant leur coeur dans la paume.

Si elle s'en prend à la vénérée Vierge de Guadalupe, elle est aussi scanda