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Libération

La politique «paillettes» de Juppé

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Ses projets culturels sont aussi ambitieux qu'incohérents.
par Hugues JEANNEAUD
publié le 30 septembre 2002 à 1h10

Bordeaux correspondance

A peine le festival Cinéma au féminin s'achève que commence Nov'art Bordeaux (jusqu'au 30 octobre), un forum «urbain et pluridisciplinaire» d'une trentaine de spectacles (cinéma, danse, musique, expos, théâtre). Une manifestation patchwork, rassemblant créations locales et grosses machines comme le Royal de luxe, qui illustre les choix culturels de la mairie.

Quelques opérateurs culturels locaux se sont agacés de ces opérations «strass et paillettes» qui, de plus, nécessitent des budgets colossaux. Ils reconnaissent que la situation bordelaise a évolué dans le bon sens, et, selon Eric Chevance, l'espace culturel qu'il dirige, le TNT-Manufacture de chaussures, «n'aurait jamais pu voir le jour sous Chaban. Il y a plus de projets soutenus, mais ça ne suffit pas : il faut une réflexion politique». C'est donc le manque de cohérence qui est attaqué. Ainsi, Nov'art n'a aucune ligne artistique claire.

«Le fait du prince». Même chose pour le festival Cinéma au féminin. La programmation n'était pas indigne, loin de là, mais pourquoi a-t-on multiplié par trois le budget et fait gonfler les compétitions parallèles ? La réponse tient peut-être, comme le soutiennent les Verts de l'opposition, dans la recherche d'une visibilité maximale à coups de manifestations montées de toutes pièces. Et les Bordelais qui ont joué le jeu de la démocratie participative en se rendant aux commissions culturelles consultatives mises en place par l'équipe Juppé ont été terriblement déçus