Nicolas Sarkozy, «après mûre réflexion», a finalement décidé de ne prendre aucune mesure d'interdiction à l'endroit de Rose bonbon, le roman de Nicolas Jones-Gorlin dont nul n'est censé ignorer désormais qu'il met en scène un pédophile. Une longue lettre du ministre de l'Intérieur, datée du 11 octobre et parvenue rue Sébastien-Bottin le jour même, a été adressée en ce sens à Antoine Gallimard. La veille, au siège des éditions Gallimard, et dans les instances qui suivent l'affaire de près, on croyait détenir l'information contraire : l'interdiction du livre aux mineurs paraissait probable (Libération du 11 octobre).
En fait, et c'est heureux, Nicolas Sarkozy a été plus libéral que la Commission chargée de la surveillance et du contrôle des publications destinées à l'enfance et à l'adolescence. Cette dernière avait déjà préconisé la mesure la moins lourde parmi les trois prévues par la loi du 16 juillet 1949, qui permet au ministre de l'Intérieur d'intervenir en cas de journal ou de livre présentant un «danger pour la jeunesse» (interdiction aux mineurs, d'exposition et de publicité).
«Responsabilité». Le ministre de l'Intérieur, dans sa lettre, évoque les «quatre raisons» qui l'ont amené à prendre sa décision. «En premier lieu, il me semble clair que le livre de M. Jones-Gorlin, eu égard tant à son contenu qu'à sa nature, n'est pas destiné à un public mineur. Le risque qu'il soit lu par des jeunes enfants est faible, et en tout cas bien moindre que s'il s'agissait d'un film tél