«J'aime quand ça va vite et qu'il y a une mélodie.» Tel était le credo de Dominique Laboubée, rocker fan des sixties au charme étudié. Avec les Dogs, nommés d'après I Wanna be Your Dog des Stooges, il aura incarné un certain esthétisme collector, tout en connaissant le destin foutraque endémique du rock français, quelque part entre Ronnie Bird, Bijou et Marquis de Sade.
Rouennais, il s'empare de la guitare sèche et de la collection de disques de sa soeur (Dutronc, Antoine, Polnareff), avant de passer aux Kinks, Stones et MC5. Les premiers Dogs naîtront en 1973 : répétitions dans la cave, concerts dans les casinos de la côte. Au répertoire, Pretty Things, Cochran et chansons de Dominique. Entre tremplins du Golf Drouot, tournées avec Little Bob Story et thés au Fringanor, ce lecteur de Huysmans passe sa licence de lettres et enregistre le premier single indépendant français pour le magasin de disques Mélodies Massacres. 19 se retrouve outre-Manche sur la compilation Streets de Beggar's Banquet. On voit alors les Dogs partis pour une carrière internationale.
Epitaphe. Signé chez Phonogram en 1979, le trio publie deux albums au son sec rhythm'n blues : le stonien Different (pochette de Mondino) et le stoogien Walking Shadows (Laboubée ayant troqué Rickenbaker pour Les Paul). Distingués par une certaine critique rock internationale, les Dogs vendent cependant très moyennement, ne conquérant guère que la Scandinavie. Ils passent chez Epic où sort leur album de référence Too Much Cl