Menu
Libération

Accrochage érotique à New York

Article réservé aux abonnés
publié le 15 octobre 2002 à 1h25

New York de notre correspondant

Les amateurs d'émotions fortes seront déçus. Le musée du Sexe, qui s'est ouvert le 5 octobre à New York, ne fait pas dans le racoleur. La démarche ici est intellectuelle, éducative et historique. Planté sur la Ve Avenue, derrière des panneaux aux vitres sans teint, le musée s'est donné une mission ambitieuse : «Préserver l'histoire, l'évolution et la signification culturelle de la sexualité humaine.»

Certes, l'endroit n'a pas évité la controverse, avant même son ouverture. Dans un communiqué envoyé à toute la presse, le président de la Ligue catholique, William Donahue, a dénoncé les «pornographes» et «l'éloge de la promiscuité». «Il y aura toujours quelqu'un pour essayer de créer la polémique, mais notre intention n'est pas de provoquer, répond Grady Turner, le conservateur ; depuis des années, des dizaines d'historiens on écrit sur les habitudes sexuelles, mais ces écrits n'ont jamais atteint l'homme ou la femme de la rue. C'est ce que nous essayons de faire ici.» L'idée est donc venue à la fin des années 90 à un ancien sculpteur, Daniel Gluck. Réunissant des dizaines de professeurs et d'historiens dans son conseil d'administration, il convainc des investisseurs privés de fonder l'entreprise. Dans ses statuts, un paragraphe refuse tout soutien financier de l'industrie pornographique. Enfin, après plusieurs mois de vifs échanges avec la ville de New York, il installe son musée à plus de 500 mètres d'une école ou d'une église.

Cabarets. Pour sa p