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Libération
Critique

Une histoire de Toto et d'ombres

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publié le 17 octobre 2002 à 1h26

Les Gioco Vita n'officient pas exactement sous le soleil. C'est en 1976 que cette troupe italienne a été éblouie par le théâtre d'ombres de Jean-Pierre Lescaud, vu au Festival de marionnettes de Charleville-Mézières. Depuis lors, elle s'est consacrée à ce théâtre venu d'Asie découvert dans les Ardennes rimbaldiennes. Soit une quarantaine de manipulateurs d'ombres à la tête de trois théâtres, poursuivant au grand jour un travail de terrain en continuité idéologique (à gauche toute) avec les années 60 et ce rôle d'intervenants dans les écoles et les hôpitaux psychiatriques.

Chercheurs acharnés, ces artistes explorent jusqu'aux limites leur univers onirico-engagé : dans les recoins de leur atelier de fabrication, ils empruntent, d'une part, aux traditions d'Asie ou d'Europe de l'Est pour la construction de leurs figurines, et, d'autre part, inventent sans cesse.

La Scala. La symbiose reflète un style, c'est la façon Gioco Vita : un savoir-faire polymorphe qui leur a valu d'être invités dès les années 80 par des maisons d'opéra, la Fenicia, Covent Garden, la Scala, dont ils ont métamorphosé les plateaux à force de décors crépusculairement magiques, aujourd'hui rassemblés en une magnifique exposition itinérante.

Pour leur dernière création, coproduite par l'Institut de la marionnette de Charleville et le Piccolo Teatro de Milan, la troupe de Piacenza adapte Miracle à Milan, ce scénario de Cesare Zavattini, qui, en 1951, trois ans après le Voleur de bicyclette, finit de rendre inoubl