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Nadine Gordimer. A part elle

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L'écrivaine sud-africaine nobelisée et figure antiapartheid, cultive une assurance inébranlable.
La Der du 21 octobre 2002 (Photo Franck Courtès)
publié le 21 octobre 2002 à 1h28

Nadine Gordimer, Sud-Africaine et prix Nobel de littérature, est publiée en trente langues et a la réputation de surveiller ses traductions de très près. En français, elle repasse souvent derrière les traducteurs, «le problème c'est que son style en est aplati», estime un des meilleurs connaisseurs de son oeuvre. L'allemand, elle le connaît moins que le français. Ça ne l'empêche pas d'intervenir aussi. Son éditeur allemand, en qui elle a par ailleurs une grande confiance, a un jour traduit lui-même un de ses romans. «C'est dur», a-t-il soufflé à l'issue d'un après-midi de travail avec elle.

«Elle déteste ce qui est bâclé... Elle n'a pas de temps à perdre, ce n'est pas mère Teresa... Elle a une très haute et très précise idée d'elle-même...» Nadine Gordimer a un indiscutable côté dame de fer ; c'est aussi une grand-mère qui n'hésite pas à sauter dans l'avion pour voir ses petits-enfants éparpillés entre la France et les Etats-Unis, et une femme prête à fondre devant un homme charmant ou une jeune admiratrice maladroite. Et si elle a de toute évidence peu d'indulgence pour les faiblesses des autres, elle dit avoir changé et «accepter maintenant que les contradictions font partie de la nature humaine».

Entre huit et onze ans, Nadine était menue et gracieuse et voulait être danseuse. Comme beaucoup de petites filles de son milieu ­ la moyenne bourgeoisie blanche de Springs, près de Johannesburg ­, elle prenait des cours de danse classique, «j'étais assez douée». Un jour, un médeci