«L'Amérique c'est quoi, si ce n'est, à part les Indiens, des gens qui viennent d'ailleurs ?» Le mot est de Francis Geffard, libraire, découvreur de talents américains pour deux collections chez Albin Michel, et organisateur du premier festival America qui s'est déroulé ce week-end à Vincennes.
Durant deux jours, ce festival des littératures d'Amérique du Nord a accueilli une cinquantaine d'écrivains, originaires de six pays et régions : Etats-Unis, Canada, Mexique, Cuba, Québec, Antilles. L'occasion de rappeler que ces littératures sont anglophone, hispanophone et francophone. A l'affiche, de grands noms comme Russell Banks, Zoé Valdès, Margaret Atwood, et des moins connus, parce qu'«il ne faut pas quinze ans pour savoir si un auteur est bon ou mauvais».
Polyglotte. Dès l'ouverture samedi matin, on se presse pour acheter des livres, écouter son auteur préféré ou solliciter une dédicace. Nancy est new-yorkaise, mais vit et travaille en France depuis des années. Elle vient pour «se retrouver un peu chez elle», parmi ces écrivains qu'elle aime pour «leur simplicité». Le public 15 000 personnes était mêlé et polyglotte. A l'image des invités. «L'Amérique n'est pas un bloc monolithique, souligne Geffard. Elle est le fruit de tas de communautés, d'histoires et d'expériences multiples : celle du Haïtien Dany Laferrière est aussi importante que celle de Richard Ford, né aux Etats-Unis ; celle de David Treuer, d'origine indienne ojibwé, aussi intéressante que celle du Mexicain Paco