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Libération
Critique

Metro Area, le son aérien

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publié le 24 octobre 2002 à 1h31

envoyé spécial à New York

Les vétérans de ce qu'on appelait autrefois la «house nation» s'en plaignent assez : trop de sous-genres et de micro-tendances rendent la découverte de la galaxie électronique aussi compliquée qu'un jeu de piste les yeux bandés. Histoire d'embrouiller encore un sujet aussi abscons que le Grand Sommeil d'Howard Hawks, voilà que tout le monde se met à parler d'«electro» pour évoquer toute musique électronique qui n'est pas de la techno, oubliant que l'electro est avant tout un style, vivace à l'aube des années 80, qu'une nouvelle génération revisite aujourd'hui (c'est le rythme fracturé du breakdance et du Rockit d'Herbie Hancock, la racine commune du hip-hop et de la techno).

Heureusement, une fois de temps en temps, arrive un album capable de réconcilier tout ce petit monde, les fans d'electronica cérébrale comme ceux qui préfèrent la house accrocheuse, clubbers invétérés et néophytes adeptes du CD domestique. Le premier album du duo new-yorkais Metro Area est bien armé pour être de ceux-là.

Défauts. Attention pourtant, précédé d'une rumeur dithyrambique, Metro Area n'a rien d'un rouleau compresseur à la Daft Punk. Trop linéaire et mal agencé, leur album n'est pas exempt de défauts et s'ouvre sur deux titres dont la platitude risque de décourager les meilleures volontés. Ses géniteurs, Morgan Geist et Darshan Jesrani, n'ont pas non plus le profil de pop stars en devenir. Il manque une étincelle de folie à ces deux banlieusards un peu coincés pour empor