New York envoyé spécial
«New ROCK City» : le titre s'étale à la une d'un city magazine qui consacre un dossier aux vingt-cinq meilleurs jeunes groupes locaux. La semaine dernière, le New York Times en rajoutait une louche : «New Life for New York rock».
Depuis la météorique no-wave du début des années 80, d'où émergèrent les mandarins bruitistes Sonic Youth, la ville n'avait pas connu une telle ébullition. En 2000, le succès international des Strokes a réamorcé la pompe. Aujourd'hui, Manhattan est le dernier vivier de talents à la mode. Apprentis rockstars en mal d'attention et directeurs artistiques pressés de signer tout ce qui bouge envahissent la ville. Une vision idyllique rappelant le Seattle grunge du début des années 90 : il n'est pas interdit d'être perplexe. C'est l'éternelle histoire de la poule et de l'oeuf : les médias parlent-ils de la scène parce qu'elle existe, ou la scène existe-t-elle parce que les médias en parlent ? «Quand la presse anglaise a fait ses choux gras d'une prétendue explosion new-yorkaise, beaucoup de groupes ont préféré entériner cette excellente publicité. Puis, à force de clamer l'existence d'une scène, elle a fini par se matérialiser», résume Lach, animateur du club du Sidewalk Café.
Cela dit, il y a un bail qu'on n'avait pas vu autant de groupes excitants, tous styles confondus, jouer en ville. Liars, Interpol, Le Tigre, The Rapture, Metro Area, Radio 4, The Walkmen, The Moldy Peaches... Encore ne s'agit-il là que de ceux qu'on connaît (un