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Libération

Munich tente de régler sa dette à l'art moderne

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Un musée pour expier l'exposition nazie sur l'«art dégénéré».
publié le 5 novembre 2002 à 1h39

Munich envoyée spéciale

On dirait que les Bavarois ont voulu faire un musée parfait, irréprochable. L'immense caisse en béton est posée près de la Alte Pinakothek, vieux temple de 1836, galerie des maîtres anciens, et semble se prosterner devant eux, ce qui pour un musée d'art moderne est un bon début. La Pinakothek der Moderne s'est à moitié enterrée et se trouve traversée par un nouvel axe magistral, une diagonale qui conduit du centre-ville vers la Alte Pinakothek.

«L'ancienne pinacothèque, c'est notre référence», explique Corinna Thierolf, responsable des collections d'art de 1960 à nos jours. Entre les oeuvres modernes, les baies vitrées invitent à jeter un oeil sur le vieux temple, tandis qu'on se laisse absorber par Max Ernst, le bel échantillon de surréalistes, ou que l'on déchiffre la Fin du XXe siècle de Joseph Beuys, stèles de basalte percées chacune d'un trou rond, comme un oeil.

Dons privés. Cette Pinakothek der Moderne est un nouveau «joyau dans le paysage culturel européen», a pu s'exclamer le ministre-Président de Bavière, le très conservateur Edmund Stoiber, lors de l'inauguration du musée, fin septembre, financé par son Land, hormis une contribution de 10 % de dons privés. Le contentieux de Munich avec l'art moderne était si lourd que l'on semble soulagé, ici, de lui avoir enfin trouvé un toit digne. Cela faisait près d'un siècle que la capitale du sud de l'Allemagne se disait qu'elle aurait bien besoin d'un nouveau musée d'art contemporain aux côtés de la Alt