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Libération
Critique

Zola, au bonheur des âmes

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publié le 5 novembre 2002 à 1h39

En 2002, c'est la fête au caveau XXIV du Panthéon. Ici repose Victor Hugo, proprement canonisé pour le bicentenaire de sa naissance : avec cet homme, on ne saurait faire les choses à moitié. Ici, le 30 novembre, entrera Alexandre Davy de La Pailleterie, dit «Dumas», mais n'anticipons pas. Ici, enfin, dort Emile Zola. Le tout sur 7,60 mètres de long par 2,60 de large.

Au tour de Zola, donc, puisqu'on commémore désormais le centenaire de sa mort avec une rafale de publications et une exposition à la Bibliothèque nationale de France. De la bande, c'est celui dont les cendres sont les plus chaudes. Cet homme a vu le début du XXe siècle, c'est presque un contemporain. Il n'est pas plus facile à réveiller pour autant : l'architecte des Rougon-Macquart est aplati dans une gangue de clichés. Côté pile, le romancier naturaliste ; côté face, le défenseur de Dreyfus. Entre les deux, rien de palpable. Aussi hésitera-t-on à s'enquiller la ligne 14 du métro jusqu'au quai François-Mauriac pour aller voir de quelle manière la BNF a exhumé le grand homme. On aura tort.

Racines. Pour se motiver ­ car le voyage vaut vraiment le coup ­, il faut aller à la page 64 de l'ouvrage Passion Emile Zola : les délires de la vérité d'Henri Mitterand (éd. Textuel). On y voit une saisissante photo des frères Pereire, aigrefins qui firent fortune dans la spéculation immobilière au moment où Haussmann éventrait Paris et qui inspirèrent à Zola le personnage d'Aristide Saccard dans la Curée. Cette image ainsi que