Dans Orgia de Pasolini, son précédent spectacle déjà réalisé avec le compositeur Jean-Luc Thermi narias, Jean Lambert-wild avait équipé ses comédiens de capteurs branchés sur la peau. Leurs émotions déterminaient, via un ordinateur, les mouvements des Posydones, créatures translucides projetées en 3D autour d'eux, inspirées d'organismes vivant au fond des océans.
Horreur. La volonté de lier intimement théâtre et technologie inspire aussi ce Spaghetti's Club, fruit d'un travail de longue haleine, mené à partir du Granit, la Scène nationale de Belfort, où Lamber-wild est metteur en scène associé. Pour lui, l'utilisation de la technologie n'est pas affaire de mode ou de gadget, mais de question fondamentale : comment, avec les moyens actuels, le théâtre peut-il raconter les histoires autrement ? Ce n'est pas un texte théâtral qui sert de fil au spectacle, mais un fait divers, d'une extravagance dans l'horreur qui aurait ravi les surréalistes. Dans le Massachusetts, le 3 juin 1995, Richard R., un agent d'assurances sans histoire, a assassiné et dépecé sa femme avant d'empaler ses organes sur un piquet. Interrogé sur son mobile, il a juste indiqué qu'elle lui avait reproché d'avoir trop fait cuire les pâtes du dîner.
Sur la scène de la MC 93, cet homme est interprété par un acteur (David Moss) qui, dans l'attente de son jugement, dans une cellule de prison ou d'hôpital, ressasse son geste et ce qui l'a précédé. Il est confronté à sa femme, jouée par Bénédicte Debilly, et à des «poi