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Libération
Critique

Chanteuse modele

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L'ex-mannequin Carla Bruni a écrit un premier album au folk élégant.
publié le 12 novembre 2002 à 1h44

Un mannequin qui chante, cela ne présage rien de bon. Avec son premier album, Carla Bruni brise son image de femme-cintre avec la même agilité qu'elle retourne le cliché. Les douze chansons de Quelqu'un m'a dit surprennent tant, par leurs qualités (écriture, interprétation), qu'on en viendrait à surévaluer le disque d'une ex-figure hystérique des chroniques people. Chez Carla Bruni, les vies semblent se croiser sans collisions. A 35 ans, la croqueuse d'amants a laissé place à la dame épanouie dans son nouvel emploi de mère de famille. Elle reçoit en pull-V, jeans et chaussons de danse dans un vaste appartement du boulevard Saint-Germain. «J'ai gardé cette habitude des Etats-Unis. On se partage le logement à quatre, une vraie communauté», dit-elle en introduisant dans la pièce à musique ­ le chauffage est coupé dans le studio à l'étage au-dessus.

Un piano quart de queue, une guitare sur le canapé et un René Char sont soigneusement installés. La fille du compositeur «dodécaphonique» Alberto Bruni-Tedeschi cite ses musiciens fondamentaux, Debussy, Satie, Chopin, Schoenberg, Stravinski. Mais aussi les Beatles, Stones, Clash, Velvet Underground qu'elle écouta adolescente en veine d'émancipation. Née à Turin, grandie à Paris, elle n'a pas eu la patience, ni le courage, de faire médecine («Il y avait quarante-deux stations de métro entre la fac et moi»). Douze ans durant, la soeur de la comédienne Valérie Bruni-Tedeschi occupe les podiums. «L'air de rien, mannequin est un métier spo