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Libération

Chefs-d'oeuvre en péril

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publié le 12 novembre 2002 à 1h44

Urbanisation anarchique, pression touristique non maîtrisée, catastrophes naturelles ou guerre civile, pillage archéologique ou surexploitation des espèces : le faisceau des périls sur les sites du Patrimoine mondial est alarmant. Un document confidentiel de l'Unesco recense 126 sites mis en difficulté à un degré ou un autre, en pointant du doigt l'inaction voire la complicité des pouvoirs locaux. Parmi les plus dégradés, figurent les parcs nationaux du Kivu, au Congo, où vivent les derniers gorilles des montagnes. Ces magnifiques réserves naturelles n'ont connu que des calamités : «Eruption volcanique ; conflit armé, braconnage, occupations illégales de terres et menaces contre l'encadrement des parcs...» Le lac Baïkal, en Russie, est victime d'une pollution intense. La Chine est plusieurs fois visée, favorisant une «urbanisation» et un «développement touristique incontrôlés» autour de ses sites. Le cas de Katmandou est encore plus grave, la mission d'experts recommandant expressément d'inscrire la vallée dans la liste du patrimoine en péril. La Casbah d'Alger est en état «de dégradation progressive», la vieille ville islamique du Caire est victime de restaurations désastreuses et le site archéologique de Byblos «détérioré par le développement urbain incontrôlé» qui sévit au Liban. Au Pérou, le sanctuaire du Machu Picchu est également menacé. Les pays riches ne sont pas à l'abri des critiques : mentionnée à plusieurs reprises, l'Australie met en péril le parc national du Ka