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Libération
Critique

Philippe Caubere tient le haut du pavé

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Philippe Caubèredossier
Ferdinand revisite Mai 68 dans son nouveau spectacle autobiographique.
publié le 13 novembre 2002 à 1h45

Comment va Ferdinand ? On l’avait quitté le bac en poche, ce qui selon sa mère n’était pas un exploit : «Onze de moyenne ! Vous vous rendez compte ! En 68 ! Faut l’faire : 98 pour cent de reçus !» Le voilà trois mois plus tard qui pousse la porte du Cours Molière rebaptisé «Cours grotesque, en l’honneur de Grotevsky» car, comme le dit Marlène, l’une des profs, «beaucoup de choses se sont produites cette année dont nous voulons tenir compte». Voici donc, en deux épisodes, 68 selon Ferdinand, la suite de l’Homme qui danse, la nouvelle saga autobiographique de Philippe Caubère entamée il y a deux ans avec les deux chapitres de Claudine et le théâtre, où l’acteur retournait chez sa mère, près d’Aix-en-Provence.

Sur la scène du théâtre du Rond-Point, Claudine est toujours là, avec son châle et sa couture ; flanquée de madame Colomer, la femme de ménage, elle veille sur les premiers pas au théâtre du jeune Ferdinand qui, terrifié, débarque dans ce cours de théâtre tenu par des ogresses que le mois de mai a mises en chaleur.

Mêlée générale. Le premier épisode, sobrement baptisé Octobre, comme la révolution, raconte donc comment le jeune homme, dont l'expérience théâtrale se réduit à la récitation des stances du Cid pour l'anniversaire de son père, s'initie via Marlène aux joies de l'expression corporelle, d'après la méthode de «l'homme venu du Nord, nommé Grotevsky, qui nous enseigne qu'il nous faut savoir dépasser nos limites si nous voulons pouvoir monter sur la scène». Ce théâtre-