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Libération
Critique

Christian Rizzo n'en fait qu'à sa tête (de cheval)

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publié le 14 novembre 2002 à 1h45

Ils arrivent, s'alignent de dos pour une grande bouffée de guitares saturées. Ce prologue induit électriquement l'ensemble du spectacle de Christian Rizzo, qui n'est pas à proprement parler une chorégraphie. La musique de Gérôme Nox et les lumières de Cathy Olive y ont autant d'importance que la danse ou l'univers plastique. Car Christian Rizzo, musicien, couturier, étalagiste, chorégraphe, ne s'est jamais posé la question de l'interdisciplinarité. Ce n'est pas son mode à lui. Avec son association, Fragile, qui a eu bien du mal à s'imposer ­ à cause des «ovnis» qu'elle présentait ­, il tente de faire de la scène un espace de liberté, sans leurre sur les conventions théâtrales.

Point de vue. Dans une précédente pièce, il nettoyait deux robes de toute présence physique : une danse évidée pour la beauté de ses fantômes. Dans Et pourquoi pas : «bodymakers», «falbalas», «bazaar», etc., etc., il braquait les projecteurs sur un petit podium où posaient des danseurs-mannequins, tendus par le mouvement rotatif du dispositif et par les costumes contraignants. Ici, avec Avant un mois je serai revenu et nous irons ensemble en matinée, tu sais, voir la comédie où je t'avais promis de te conduire, le point de vue a changé.

Christian Rizzo éclate le podium focal sur l'ensemble du plateau où deux panneaux mobiles et monochromes, composent, décomposent, reconstruisent l'espace de représentation. Balayant les images, cadrant les intervenants, ou ayant pour fonction de n'être que des écrans pour