Menu
Libération
Critique

Carlos Garaicoa fantasme Cuba

Article réservé aux abonnés
publié le 21 novembre 2002 à 1h50

De Carlos Garaicoa (né en 1967 à La Havane, où il vit et travaille), on avait jusqu'alors uniquement vu, à Paris, une exposition personnelle à la galerie Farideh Cadot en automne 2000 (Libération du 21 octobre 2000), une installation lors de la foire Art Paris le mois dernier ainsi qu'une autre grande oeuvre au même moment à la Fiac (galerie Continua).

Espace urbain. L'exposition actuellement présentée à la Maison européenne de la photographie (MEP), dans le cadre du Mois de la photo, est donc la première importante dans une institution française. Avec une vingtaine d'oeuvres, elle mon tre de belle manière les différentes disciplines utilisées par l'artiste ­ photo seule, photo et dessin, installation ­ et comment ces facettes convergent toutes vers une même préoccupation : l'espace urbain, plus précisément La Havane.

Cette ville qu'il photographie sous tous les porches et toutes les coutures, principalement les plus usés ou délabrés, comme en témoignent ces façades et ces murs qui n'ont plus comme seul lustre que le souvenir de leurs couleurs, autrefois vives, aujourd'hui passées. Simples constats pour la plupart, ces photos s'approchent des crépis avec quelquefois leurs graffitis (à l'exemple de ce «Ni Christ, ni Marx, ni Bakounine» donnant son titre à l'expo) et cadrent les architectures pour les déplacer sur le terrain de la sensation, de la suggestion avec, au premier plan, la mémoire, l'esprit et la vie du lieu.

Carlos Garaicoa utilise d'autre part des photos de bâtiments