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Libération
Critique

L'«Orphée Studio» en apnée sonore

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publié le 21 novembre 2002 à 1h50

Longtemps itinérant, l'Orphée studio de Claude Guerre et André Velter a trouvé à l'Aquarium de Julie Brochen un espace où faire vibrer la poésie. Entouré d'acteurs et de musiciens, le duo radiophonique y convie le public le 21 de chaque mois pour des soirées de créations qui constitueront une sorte d'anthologie subjective des grandes voix du siècle qui vient de s'achever. Ces rendez-vous, sous forme de dialogues (Joyce/Beckett; Aragon/Breton ; Celan/Luca) ou de parcours singuliers ­ ce soir, celui du poète espagnol Federico Garcia Lorca, assassiné le 17 août 1936 par les franquistes­ veulent faire entendre la langue, vivante et ne pas tomber dans la célébration.

Magnéto de poche. C'est une polyphonie qui a ouvert le cycle en septembre. Avec Claude Guerre, «metteur en ondes» aussi discret que son comparse André Velter est médiatique, face à des acteurs de la puissance d'Agnès Sourdillon, Jean-Quentin Châtelain ou Valérie Dréville, la radio peut vite devenir plus passionnante à regarder qu'à écouter. Ce soir, dans un dispositif musical resserré, Anne Alvaro, Quentin Baillot et Eric Elmosnino prêteront leur souffle à Garcia Lorca.

Issu du théâtre dont il dirige aujourd'hui des ateliers de création sur France Culture, Claude Guerre déploie son énergie à faire sonner les autres. Il faut le voir tout à ses interprètes, bonhomme invisible et pourtant indispensable pour faire tourner la machine musicale hérissée d'instruments, de pupitres et de micros. Casque sur le crâne, le mouvemen