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Libération
Critique

Le plein de Supergrass

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Dernier concert parisien, ce soir, du quatuor d'Oxford à la pop désinhibée.
publié le 21 novembre 2002 à 1h50

Pour qui a déjà entendu au moins une chanson de Supergrass, l'ambiance qui règne en coulisses quelques minutes après la fin du concert est parfaitement conforme à l'idée qu'on pouvait s'en faire. Désinvolte et affable. Gentiment déconnante. Le quatuor anglais vient de jouer soixante-quinze minutes d'une pop à haute teneur énergétique, joyeux raffut de dix-neuf morceaux hachés menu qui ne sacrifient rien à l'approximation.

Antimorosité. Composé de titres souvent imparables (Evening of the Day, Za, Pumping on your Stereo, Moving...), le son Supergrass puise aux sources punk, garage, glam et psyché pour offrir un élixir en forme d'assurance vie contre la morosité. Et cela dure depuis maintenant huit ans et quatre albums. Au point qu'on a le sentiment de connaître depuis toujours ce groupe... dont la moyenne d'âge demeure bien inférieure à 30 ans ­ à l'instar de ces tennismen qui, à force de ratisser le circuit, font vite figure d'anciens combattants. En un mot, à l'heure où l'on s'apprête à commémorer l'année du (retour du) rock, il serait injuste d'ignorer la bande d'Oxford qui peut prétendre au titre de parrain d'une scène qui, ces derniers mois, a vu émerger tant de groupes de part et d'autre des océans : White Stripes, The Hives, The Strokes, Liars, The Vines, The Datsuns, The Libertines, Eighties Matchbox B-Line Disaster... Avec la conviction que plusieurs d'entre eux auront déjà disparu de la circulation le jour où Supergrass, lui, continuera de faire les beaux soirs d'un