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Libération
Critique

Patrice converti en rasta assagi

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publié le 21 novembre 2002 à 1h50

Patrice a changé. Passé le bon accueil de son premier album, Ancient Spirit, et plus d'une centaine de concerts, on reconnaît à peine, en ce jeune homme posé, l'ado désincarné des débuts, vibrant sous le souffle puissant de l'ancêtre (pour mémoire, Patrice Babatunde Bart-Williams porte, dit-on en Afri que, l'âme de son grand-père, mort le jour de sa naissance). Ce premier disque était celui d'un garçon rêvant encore de «changer le monde». Le nouveau, How do You Call it, reflète des préoccupations plus terre à terre, comme s'il se posait main tenant des questions du style : «Comment ma musique est-elle perçue ? A qui est-elle destinée ?»

Public rap. Mais ce changement est bienvenu. Si son premier maxi, Lions, à la guitare acoustique, reste le souvenir d'une révélation, les arrangements d'Ancient Spirit ont (déjà !) mal vieilli. Le son de How do You Call it devrait notamment plaire au public rap. C'est d'ailleurs avec les Français de Saian Supa Crew qu'on retrouve Patrice en studio : ils se connaissent depuis l'époque où ils galéraient. Tandis que Samuel et sa bande répètent, Patrice explique son évolution.

Peu de titres de reggae cette fois, bien que la plupart soient enregistrés en Jamaïque, avec le même Shashamani Band du fidèle Granville, batteur et pilier du groupe. «Pour le premier album, les gens attendaient un disque rock, ils ont eu du reggae. Cette fois, ils attendaient du reggae, et c'est... ça ! En France, ce n'est pas un problème, le public est ouvert, mais en Allem