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Libération
Critique

Michelle Shocked entre ciel et terre

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publié le 22 novembre 2002 à 1h51

Cheveux noirs bougeant sur un visage pâle et lisse, aux yeux très sombres, et comme semblant émerger d'une peinture naïve mexicaine, Michelle Shocked distille des bribes de sa trajectoire avec une fausse nonchalance d'obstinée, paumée devenue routarde radicale, et sa façon d'habiter le répertoire blues et le folk texan en les mâtinant de rythmes.

Désormais, n'excluant plus l'existence d'un au-delà, Michelle Shocked, assidûment, a rejoint les chanteurs de gospels d'une église afro-américaine de La Nouvelle-Orléans, où elle habite. La révélation a commencé de lui tomber dessus, peu après qu'elle a trouvé l'amour de sa vie en la personne d'un pilier du magazine Vogue, rencontré à Los Angeles. C'était il y a dix ans. L'amoureux s'est métamorphosé en mari-manager. Elle ne l'oblige pas à croire avec elle, ni à Dieu, à sa formule magique aux allures de prière : «Donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux pas changer, le courage de changer celle que je peux modifier et la lucidité de saisir la différence entre celles-ci et celles-là.» Le bonhomme ­ apte à endurer les longues routes en camion à travers l'Europe où la voilà en tournée ­ est le même qui s'est longuement battu à ses côtés pour racheter les droits de ses précédentes chansons, et fonder un label indépendant : Mighty Sound.

Mandoline. Elle séduisit dans les années 80 un gentleman de la BBC, pas si gentleman que ça, puisqu'il pirata une soirée à chanter au coin du feu, et de cette bande enregistrée sur un Wal