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Libération
Critique

Un Harrison d'outre-tombe

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publié le 22 novembre 2002 à 1h51

«Le jour viendra où chacun se verra contraint de partir/Car quoi qu'on fasse durant notre vie rien ne surpasse l'art de mourir», chantait-il, en 1970, dans Art of Dying, extrait de son coffret thérapeutique All Things Must Pass. A l'époque, George Harrison ne se savait pas encore condamné par la maladie. Se contentant de rechercher, dans un mysticisme teinté de religiosité exotique, un sens à sa vie d'antistar ternie par la notoriété. Une situation difficile à affronter et qu'en aucun cas, contrairement à Lennon ou McCartney plus sensibilisés aux agréments du show-biz, il n'avait prémédité.

Coup de lampe. S'il n'a pas toujours été maître de son destin, surtout durant les années beatlemaniaques, George Harrison, fils d'un marin resté à quai et reconverti chauffeur de taxi liverpuldien, aura donc minutieusement préparé sa sortie vers Krishna, telle que jadis prophétisée par le Maharishi Mahesh Yogi. Bénéficiant même d'une manière de filage improvisé, le 29 décembre 1999, lorsque Michael Abrams, forcené de vocation, se glissa dans son manoir de Henley-on-Thames, afin de le poignarder à dix reprises. Harrison n'ayant dû son salut qu'à la réaction de son épouse Olivia, laquelle avait assommé l'agresseur d'un maître coup de lampe sur l'occiput. «Je m'attends à ce que George se montre de plus en plus angoissé, commentera ensuite la tigresse, il a tellement souffert lorsqu'il faisait partie des Beatles. Je suppose qu'il va prendre encore plus de distance vis-à-vis de son passé.»

L'ex-